Lexique du pèlerin

Animal

Partir avec un animal comme un chien ou un âne complique le problème de l’hébergement. Beaucoup de lieux d’accueil n’acceptent pas les animaux. Il faut prévoir d’être autonome avec une tente pour pouvoir s’installer dans des lieux autorisés.

J’ai envisagé de partir avec ma chienne, une golden retriever, qui est une compagnie très agréable. Mais, elle m’aurait empêché d’accéder à certains hébergements. Par ailleurs, sa nourriture aurait constitué un poids supplémentaire. Enfin, je ne suis pas sûr qu’elle aurait pu s’aligner sur mon rythme de marche dans la durée.

Association

Quand j’ai décidé de faire le chemin de Compostelle, j’ai recherché l’association des Amis de Saint Jacques sur internet pour accéder aux informations sur la préparation. Rapidement, le délégué départemental m’a envoyé un message pour me proposer d’assister à la réunion mensuelle qui se tient à la médiathèque du centre de Nantes.

Les réunions ont été vraiment déterminantes. Le déroulement de la séance inclue une présentation du contenu du sac d’un pèlerin qui avait fait le voyage et du temps est réservé pour des échanges entre ceux qui étaient revenus et les candidats au départ comme moi.

On peut imaginer préparer son voyage tout seul. Mais les chances de réussite d’arriver au bout doivent être nettement supérieure avec le concours d’une association.

Bâton

Le bâton a différentes utilités. Il repartit mieux les poids du corps et améliore la performance de la marche. Il permet de contrôler l’équilibre dans une zone boueuse. Il permet aussi de se protéger des chiens.

Un bâton ou deux bâtons, cela dépend de chacun.

Dans un premier temps, j’avais opté pour un bâton de marche en bois que j’avais trouvé dans les Pyrénées il y a 20 ans. Il pèse 300 g et a un certain charme.

Après avoir marché pendant plusieurs entraînements, j’ai commencé à souffrir de fourmillement dans le bras droit. Ces douleurs persistantes m’ont amené à m’interroger sur leur source. J’avais l’impression que c’était lié à mon bâton. Sur le site de Décathlon, j’ai découvert la notion de vibration des bâtons. J’ai alors acheté des bâtons en carbone pour les atténuer.

Mon nouveau bâton ne pèse plus que 180 g et ne me pose plus de problème au bras droit.

Et dernièrement, j’ai finalement opté pour 2 bâtons…

De plus, sous les bâtons, j’ai adapté des embouts. Ils permettent de réduire le bruit de tape sur les chemin durs et améliorent encore un peu les vibrations des bâtons.

Chants de pèlerin

‘Tous les matins, nous prenons le chemin’ de Jean-Claude Bénazet est une chanson très répandue parmi les pèlerins de Compostelle.

Charlemagne

Charlemagne se serait laissé guider par la voie lactée pour arriver à Compostelle

L’empereur a guerroyé en Espagne pour chasser les Maures. En traversant les Pyrénées, son armée a laissé en arrière-garde Roland qui est tombé dans une embuscade tendue par les Sarrasins. Il a appelé Charlemagne qui n’a pas réussi à le sauver.

Chaussures

J’étais content des mes chaussures hautes dans lesquels mes pieds semblaient pouvoir marcher à l’aise sans souffrir aucunement.

A la réunion de l’association des Amis de Saint-Jacques de décembre, on m’a mis en garde sur leur usure. Du coup, j’ai pris la décision de racheter de nouvelles chaussures. Sur le site de Décathlon, le même modèle était toujours présenté. Je me suis senti rassuré. Mais en allant au magasin Décatlon Atlantis, ma pointure n’était plus disponible. Avec l’aide de la vendeuse, j’ai appris que le fournisseur lui-même ne proposait plus cette référence.

J’ai donc opté pour des chaussures basses du même fabricant avec une base identique.

J’apprends donc à marcher avec cette nouvelle paire. Après une première marche de 22 km, des ampoules sont apparues. J’aurais dû y aller progressivement.

Pour les prochaines marches importantes, je vais donc emporter deux paires. Dès que je sentirai des limites avec la paire neuve, je vais enfiler la vieille paire. En espérant que mes pieds se seront adaptés aux nouvelles chaussures mi-février quand je partirai pour de bon.

Il faut donc éviter d’entreprendre des marches importantes avec des chaussures neuves. Je pense qu’il est souhaitable de bien habituer les pieds à la chaussure avant de partir à Compostelle en faisant des marches d’une certaine importance les semaines avant de partir. Des marches pour une distance de 200 km dans le mois avant de partir doivent etre un seuil qui permet d’éviter les ampoules.

Chiens

Rencontrer un ou plusieurs chiens sur le chemin est très probable. Comment affronter ce danger ?

Il est préférable de ne pas montrer sa peur. Par exemple, en partant en courant, vous devenez un gibier après lequel il faut courir.

Rester tranquille est une technique qui a bien marché.

Comme je suis maintenant habitué aux chiens, je sais adopter le bon comportement de manière générale. Mais, j’ai un problème avec les très grands chiens comme le dogue allemand et le berger allemand à poils courts qui m’ont tous les deux mis en difficulté dans ma vie.

Quand j’étais encore un gamin, un berger allemand m’a jeté dans la neige, probablement par jeu. Toujours est-il que je me suis retrouvé sur le dos et que je m’en suis sorti parce que le propriétaire du berger allemand est arrivé à ce moment.

Le dogue allemand est un très grand chien impressionnant avec une mâchoire à faire frémir. Un jour donc, je rentre dans une cour et un dogue allemand apparaît. J’ai été pétrifié. Je ne pouvais plus faire un mouvement. C’est l’arrivée du propriétaire qui a rappelé le chien qui m’a permis de partir sans que j’ai pu dire un seul mot.

La rencontre avec un ours dans les Pyrénées est un autre danger. J’espère que l’ours ne sera pas sur mon chemin, surtout si c’est une femelle qui a des petits.

Connexions

Rester connecté ou pas. Dans un premier temps, j’ai imaginé emporter mon ordinateur ou un petit ordinateur léger. Mais, pour un ordinateur avec un clavier, il faut compter plus de 1 kg. De plus, la fragilité était un autre problème. Sans parler des risques de vol. J’ai donc renoncé.

En fait, l’ordinateur Surface de Microsoft ne pèse que 540 g. Mais je n’ai pas vérifié que ses capacités suffisent aux applications que j’utilise.

Je pars donc avec un smartphone qui me permet d’accéder à mes mails et aux sites internet. En fait sur un smartphone, on peut disposer de beaucoup d’outils de cartographie et d’informations sur le chemin.

La surveillance des flux de mails est une tentation qui m’a distrait du chemin. J’ai donc décidé de ne plus consulter mes mails pendant le temps de la marche pour ne pas polluer la qualité de ce temps privilégié.

La coquille

J’ai fixé une coquille sur mon sac à dos. Pour limiter son ballottement, j’ai percé deux petits trous de chaque coté.

Date

Pour des raisons personnelles, j’ai décidé de partir juste après avoir pris ma retraite. Je n’ai pas voulu attendre un futur plus favorable. Comme j’ai pris ma retraite le 1er janvier, je me suis laissé un mois et demi pour régler mes affaires.

C’est vrai que l’hiver n’est pas le mois idéal pour partir à pied sur les chemins. Les statistiques disent que c’est la saison avec le moins d’adeptes. En conséquence, une partie des hébergements ne sont pas ouverts.

Mais partir à la mi-février de Nantes, implique une traversée de l’Espagne à partir de la mi-mars. Et nous serons déjà au printemps avec une nature en fleurs. Et peut-être une arrivée à Compostelle pour le dimanche de Pâques environ.

Un bon truc pour être sûr de partir. Annoncer la date autour de soi. Comme cela, on est plus motivé et il devient difficile de faire autrement.

Dormir

Sur ce parcours très populaire, les solutions d’hébergement sont multiples.

En France, le pèlerin va privilégier l’accueil pèlerin. Ce sont souvent d’anciens pèlerins qui veulent garder le contact avec le chemin et qui voyagent ainsi par procuration. Ils offrent le dîner, le couchage et le petit déjeuner. Ce n’est pas une prestation hôtelière. Si sur le principe, la démarche est gratuite, une participation aux frais est de mise pour assurer la pérennité de la solution. En pratique, la participation peut être de 20 à 30 €.

Certaines communes proposent des gîtes d’étapes avec l’accès à une cuisine et des sanitaires.

En Espagne, l’usage le plus courant est le gîte d’étape géré par les communes traversées.

Il est aussi possible de camper. En Espagne, il est interdit de camper en dehors des campings. Mais cette solution réduit les possibilités de rencontres.

Entraînements

J’ai choisi de m’entraîner 3 mois à l’avance. J’ai commencé par des marches d’une dizaine de km. Puis rapidement, j’ai opté pour un circuit de 20 km qui démarre de chez moi sur lequel je suis à l’abri du trafic automobile. Je peux donc emmener mes deux chiens qui sont contents de marcher avec moi. Au début, je mettais 4h20 pour faire ce tour de 20 km. Progressivement, j’ai réussi à descendre jusqu’à 3h50. Ce qui correspond à une vitesse de 5 km/ h. Je ne cherche pas à accélérer davantage la cadence sachant que ce qui est le plus important, c’est de garder la forme pour la marche de plusieurs mois. En outre, en jouant avec mes limites, je risquerais de me blesser et de compromettre le départ.

J’ai prévu une marche de 3 jours un mois avant le départ. Ce qui me permettra de vérifier la liste du matériel prévu dans le sac à dos. Entre Nozay et Redon, avec 3 étapes, une de 25 kms suivie d’une autre plus sérieuse de 35 kms et une dernière de 15 kms.

Jacquet

Celui qui va à Saint Jacques. Pèlerin du chemin de Saint Jacques de Compostelle.

Journal de marche

Pour tenir un journal de marche, j’ai choisi d’emmener un cahier de 48 pages que j’ai prévu de m’envoyer à la maison par la poste une fois rempli.

Pour prendre des notes sur le vif, j’utilise la technique de Léo Gantelet en m’enregistrant sur mon smartphone. Je transfère ensuite les fichiers sons par internet pour les sauvegarder.

Il m’arrive aussi de faire un enregistrement vidéo, mais le volume du fichier est beaucoup plus important.

Groupe

Faut-il partir seul ou à plusieurs.

Partir en groupe paraît plus rassurant. En cas de difficulté, on peut s’aider mutuellement.

Mais avec un groupe, le rythme se cale souvent sur le dernier. Du coup l’ensemble d’un groupe est moins rapide. Ou au contraire sur le plus rapide, avec le risque de fatigues inutiles.

Le risque d’un groupe, c’est de suffire à lui-même et de ne pas s’ouvrir aux autres et à l’environnement en général.

Une bonne solution consiste à aménager des temps pour chacun par exemple en marchant seul et à se retrouver le soir à l’étape.

Cette méthode est fortement conseillée par l’association des Amis de Saint Jacques de Compostelle pour éviter que des divergences se créent entre des personnes qui se connaissent, mais qui n’ont pas vécu longtemps ensemble.

Sur un bateau également, la promiscuité peut être aussi être une source de conflit entre des personnes qui s’entendent bien.

Hydratation

Dans un premier temps, je n’ai pas attaché une grande importance au problème de l’eau. J’ai essayé d’attraper la gourde sans défaire le sac. Le plus difficile était de la remettre à sa place.

Mais boire régulièrement est un enjeu stratégique. En ne buvant pas assez, on peut souffrir de tendinites ou d’autres misères. Les articulations en général ont besoin d’une bonne irrigation comme une machine a besoin d’huile.

J’ai commencé à regarder les poches à eau avec un tuyau revenant sur l’avant du sac. La première poche à eau que j’ai achetée chez Décathlon souffrait d’une forte odeur de plastique.

Quand j’ai acheté mon sac à dos Talon 33 au Vieux Campeur, j’ai pris en même temps la poche à eau qui était faite pour ce sac.

Sur internet, j’ai vu un tuto qui conseillait de la remplir avec de l’eau et du jus de citron. C’est donc ce que je fais en ajoutant du pulco citron.

C’est agréable d’avoir cette citronnade à disposition. Et de pouvoir la téter à chaque instant. Je bois donc beaucoup plus qu’avant, quand je ne buvais qu’à la pause en descendant le sac de mes épaules. Par contre, je ne me rends pas compte du niveau restant. Il m’est arrivé à plusieurs reprises d’être surpris d’être à sec alors que j’étais encore loin d’être arrivé.

Depuis, j’ai rajouté une petite gourde extérieure qui me permettra de continuer à boire après avoir vidé ma poche à eau tout en pouvant surveiller la dernière réserve d’eau restante

Livres

Il existe beaucoup de livres sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle, des livres de récits et des guides de randonneur. Pour les guides en France, Mimiam Dodo est une référence qui fait son poids : 500 g pour le guide du chemin de Tours.

J’ai beaucoup apprécié la lecture du livre de Léo Gantelet ‘En si bon chemin’ qui est parti de chez lui en 1999 avant pour rejoindre Le Puy en Velay, Ostabat et le camino frances.

Jean-Christophe Rufin est l’auteur de ‘Immortelle Randonnée’. Très bien écrit, j’ai avalé le livre. Cependant, je ne partage pas toutes ses opinions.

Longueur d’une étape

Cela dépend des personnes. 25 km semble être une moyenne. Mais certains peuvent marcher beaucoup plus loin, jusqu’à 40 km, voir plus. Le record dont j’ai connaissance est de 58 km par jour.

Avec 25 km et une moyenne de 4 km /h, il faut marcher environ 6 h par jour. Les marcheurs sont en général des lève-tôt. Devant une longue étape, le pélerin n’hésite pas à partir à 7 h du matin. Les premiers arrivés à l’étape ont aussi plus de choix pour leur lit. Parfois en arrivant en retard, on peut buter devant un gîte complet. Il faut alors reprendre la route alors qu’on aurait apprécier pouvoir poser son sac.

Montagnes

La première impression sur le circuit peut être l’obstacle des montagnes des Pyrénées. Si la pente est raide du coté français, elle est très atténuée coté espagnol. En fait, le chemin progresse sur un plateau de 900 m de haut en moyenne. Ce n’est qu’en Galice que les dénivelés reprennent.

Parcours

En 1983, je suis parti du Puy en Velay en direction de Conques. Deux autres fois, j’ai repris la marche sur ce tronçon qui est peut-être le plus beau du parcours.

En prenant ma retraite, j’ai décidé de partir de ma maison, comme pouvaient le faire les pèlerins d’autrefois.

Sac à dos

Je n’y connaissais pas grand-chose en sac à dos. Après avoir regardé des vidéos sur le sujet, j’ai opté pour un sac à dos léger, en tout cas pesant moins de 1.5 kg et pouvant être chargé jusqu’à 8 kg sac à dos compris.

Après des recherches, mon premier choix s’est porté sur un Talon 44 et mon deuxième choix un Talon 33. Au Vieux Campeur de Paris, le Talon 44 n’était pas disponible et la rupture de stock semblait être durable. Alors, que le magasin avait en stock un Talon 33 avec la bonne taille et la couleur que je souhaitais. J’ai préféré faire cette acquisition plutôt que de remettre à plus tard cet achat vu que j’étais à 45 jours du départ.

Saint Jacques

Saint Jacques est un des douze apôtres du Christ. Avec Pierre et son frère André, il est un des premiers et des plus proches de Jesus.

Selon la légende, il serait parti évangéliser la péninsule ibérique : Cadix, Saragosse et Compostelle. 

Hérode le fait décapiter.

Au IXème siècle, l’ermite Pelaya eut la révélation du lieu du tombeau de Saint Jacques. L’actuelle cathédrale de Compostelle est construite sur ce lieu. A partir du Xième siècle, Compostelle devient un grand pèlerinage de la chrétienté. 

Sobriété

J’étais et je suis toujours adepte d’une certaine sobriété dans cette démarche. J’avais imaginé partir avec les affaires que j’avais déjà et de n’acheter que quelques accessoires nouveaux.

Aller à Compostelle est un défi important. Des statistiques disent qu’il n’y a que 10 % des gens qui partent sur le chemin qui arrivent à Saint Jacques de Compostelle.

J’ai donc voulu mettre toutes les chances de mon côté et j’ai fait très attention au poids de mon sac à dos.

J’ai installé différentes balances sur ma table et j’ai tout pesé et saisi dans une feuille de calcul.

Ce qui m’a conduit à acheter un sac à dos très léger et toute une série d’articles qui me donneront le maximum de chance de partir à Saint Jacques.

Tapis volant

Quand la journée s’étire en longueur et que j’ ai du mal à voir la fin de l’étape, il m’est arrivé de penser au tapis volant, ce moyen magique pour se déplacer en un rien de temps sur des distances considérables.

Marcher sur l’eau comme Jésus est aussi une technique que j’aurais aimé maîtriser et qui m’aurait parfois éviter de faire des détours.

Vérité

En préparant le pèlerinage, j’ai eu beaucoup informations contradictoires. Dans un premier temps, j’ai pris des informations de tous les cotés. Puis, j’ai dû décider tout seul de celles qui me correspondaient le plus.

Les vérités sont donc plurielles. C’est à chacun de choisir en bonne intelligence celles qui lui conviennent le mieux.

Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà disait Pascal

Vitesse de la marche

Sur une période de 4 h, ma vitesse moyenne est de 5 km / h. Je peux donc parcourir 20 km dans une demi-journée de 4 heures. Au-delà, il faut ajouter des temps de pause, par exemple une pause déjeuner de 1 h. Dans une journée, la distance maximum devrait être de 35 km pour une marche le matin et l’après-midi. Ceci dit, la distance raisonnable devrait se situer entre 25 et 30 km par jour.

Certains marchent plus vite : 6 km / h. Ce qui fait arriver à l’étape plus rapidement que les autres. D’autres savent avaler des distances de 50 km par jour. Cela me donne le tournis.